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Argent et familles : équilibre fragile, vigilance constante
La première édition de l’étude « Familles et argent » de la Caisse d’Épargne révèle un tableau contrasté : malgré l’inflation et les contraintes budgétaires, la grande majorité des familles garde le cap. Épargner, même un peu, reste une priorité, tout comme protéger l’avenir des enfants.
Une implication financière quasi unanime
L’étude, réalisée en mai 2025, met en lumière une implication massive des familles dans la gestion du budget domestique. 93 % des répondants déclarent suivre leurs dépenses de manière active, que ce soit via une application, un tableau Excel ou simplement en consultant leur solde bancaire régulièrement. Ce suivi est perçu comme un moyen d’éviter les découverts, mais aussi de planifier les projets familiaux.
Fait notable : 74 % des foyers parviennent à épargner plusieurs fois par an, même si les montants restent modestes. Ce chiffre est d’autant plus significatif qu’il s’inscrit dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat et de prix élevés sur l’alimentation, l’énergie ou encore les fournitures scolaires.
Des aspirations simples, mais des angoisses bien réelles
Lorsqu’on leur demande ce qu’ils attendent de la vie, les familles placent des valeurs fondamentales en tête : être heureux en couple (65 %), élever des enfants (51 %), assurer leur sécurité financière (48 %). Derrière ces réponses se cachent des inquiétudes plus concrètes. 72 % des parents redoutent avant tout de ne pas pouvoir financer les études de leurs enfants.
Cette crainte dépasse largement celle de ne pas pouvoir partir en vacances ou acheter un bien immobilier. L’éducation reste perçue comme le premier levier d’émancipation, et les familles cherchent à s’assurer qu’elles pourront l’offrir, quelles que soient leurs ressources.
Trois leviers pour tenir le budget
Pour composer avec des revenus parfois insuffisants, les familles ont développé des réflexes d’ajustement. En tête, la consommation d’occasion, pratiquée par 67 % des répondants : vêtements, meubles, matériel scolaire ou informatique sont souvent achetés via des plateformes de seconde main. Ensuite, le paiement fractionné (50 %), qui permet d’échelonner les dépenses, notamment les grosses factures (électroménager, énergie, rentrée scolaire). Enfin, le recours à l’épargne existante (63 %) : les familles puisent dans leurs réserves, même limitées, pour éviter de s’endetter.
Les familles monoparentales sont particulièrement concernées. Bien que 61 % déclarent avoir du mal à boucler leurs fins de mois, 63 % parviennent malgré tout à épargner, souvent de petites sommes (
L’étude plaide aussi pour un renforcement de la pédagogie financière dès le plus jeune âge. Éduquer les enfants à l’épargne, aux dépenses, aux notions de crédit ou de projet à moyen terme pourrait améliorer durablement la résilience financière des foyers.
La résilience par la rigueur
Dans un monde marqué par l’incertitude économique, les familles françaises font preuve d’un sens aigu de l’organisation budgétaire. Elles arbitrent, reportent, réduisent, mais continuent de placer l’avenir au cœur de leurs priorités. Leur message aux institutions financières est clair : elles attendent des outils simples, adaptés, sécurisants, et un accompagnement bienveillant.
Sources : Étude « Familles et argent », Caisse d’Épargne, mai 2025 (Actusite, 28 mai 2025).